Projet MCS
(Multi-microprocesseur) 1974-1976

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Le projet MCS, développé par la CII entre 1974 et 1976 avec le soutien de la DRME, avait pour objectif de concevoir une architecture de calculateur multi-microprocesseur à usage général. L'idée consistait à interconnecter un certain nombre de microprocesseurs (de l'ordre d'une centaine), pour réaliser un calculateur plus puissant que les calculateurs haut de gamme de l'époque, mais compatible avec eux et pour un coût bien inférieur.

Cette architecture était constituée d'une mémoire commune de grande capacité, interconnectée par un bus à un certain nombre de caches mémoires, chaque cache étant partagé par un certain nombre de microprocesseurs. Le projet comprenait à la fois des études matérielles, en particulier sur les caches, les bus et les microprocesseurs, et des études sur les logiciels de base (système d'exploitation et pré-compilateurs pour générer un haut degré de parallélisme).
En dehors d'une participation à la conception des logiciels de base, j'avais la responsabilité de la conception d'une variante de cette architecture visant à tolérer les fautes. Cette variante était basée, comme pour MARIGNAN, sur une structure duplex, mettant à profit la redondance spatiale disponible sur cette architecture. La détection d'erreurs était réalisée là aussi par comparaison de sommes de contrôle, la reprise étant assurée de façon transparente par la gestion des caches (idée originale et prometteuse, quoique se rapprochant des recursive caches développés par Brian Randell à la même époque). Une reconfiguration matérielle était prévue pour éliminer les processeurs en faute permanente. Des codes correcteurs d'erreurs étaient appliqués aux bus et mémoires pour réduire la redondance nécessaire à la tolérance aux fautes de ces composants. J'ai également conçu une autre variante, dite "structure hybride", sur laquelle les processus s'exécutaient avec ou sans redondance, selon leur criticité. C’était aussi un concept nouveau à l’époque.

Une maquette allait être réalisée par CII-DMSA, lorsque la fusion de la CII avec Honeywell-Bull et la mutation de CII-DMSA en CIMSA ont mis fin au projet (début 1977).

Notons que ce type d'architecture était tout à fait d'avant-garde à l'époque, et que nombre de ses innovations se sont retrouvées par la suite dans des machines du même type (Sequent, par exemple, pour la gestion des caches).